Une stratégie pour transformer le système de santé
En février dernier, le Premier ministre, Édouard Philippe, et la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, ont précisé leur stratégie de transformation de notre système de santé [2]. « C’est le système de santé dans son entier qui doit être interrogé pour faire face aux défis d’aujourd’hui et préparer le système de santé de demain. Pour ce faire, il faut un cap : ce sera le patient, qui doit plus que jamais être au centre desréflexions et des évolutions à venir », précise le ministère.
Des concertations sont d’ores et déjà lancées autour de cinq chantiers, afin d’établir la feuille de route de cette stratégie avant l’été prochain :
•la qualité et la pertinence des soins. La Haute Autorité de santé (HAS) doit notamment proposer des indicateurs de qualité des parcours patients portant sur les dix pathologies les plus fréquentes (diabète, insuffisance rénale, etc.). Ces indicateurs devraient être systématisés dès 2019. La pertinence des soins (« la bonne intervention, au bon endroit, au bon moment et par le bon praticien »), quant à elle, fera l’objet d’une réflexion dédiée d’ici l’été 2018 ;
•les modes de financement et de régulation : "L’enjeu n’est pas de supprimer la tarification à l’activité, mais de la corriger, de la rééquilibrer, afin d’y intégrer des objectifs plus collectifs, de mieux refléter l’état de santé de la population, et de mieux tenir compte de la prévention et de la qualité des soins». De nouveaux modes de rémunération seront testés, comme des financements à l’épisode de soins ou pour la prise en charge de maladies chroniques ;
• le virage numérique, avec l’accessibilité des données en ligne, un partage des données facilité et la dématérialisation des prescriptions ; la télémédecine doit être développée ;
• la formation et la qualité de vie au travail des professionnels de santé : en particulier, concernant la formation paramédicale et des sages-femmes, la mission sur l’universitarisation des professions sanitaires et sociales aboutira en 2018 et les pratiques avancées en soins infi rmiers seront encouragées « pour renforcer encore les coopérations entre professionnels et leur donner un rôle plus central dans la prise en charge des patients ». Par ailleurs, un Observatoire national de la qualité de vie au travail des professionnels de santé est créé ;
• l’organisation territoriale des soins. Une meilleure structuration des soins de ville doit être mise en place, comprenant une coordination renforcée avec le secteur médicosocial et des liens plus étroits avec l’hôpital. La gradation des soins est aussi une composante importante. Enfin, il faut « alléger au maximum le carcan administratif qui entrave l’action et retarde l’innovation »
• la qualité, la sécurité et la pertinence des prises en charge ;
• l’innovation pour transformer notre système de santé « en réaffirmant la place des citoyens».
Ces axes sont déclinés en 11 domaines d’actions prioritaires et 43 objectifs nationaux pour l’amélioration de la santé et de la protection sociale contre les conséquences de la maladie, de l’accident et du handicap. Des mesures particulières concernent également la santé de l’enfant et du jeune, ainsi que des spécificités territoriales.
Auteur : Emmanuelle Barsky
[1] Présentation de la stratégie de transformation du système de santé. http://www.gouvernement.fr/presentation-de-la-strategie-de-transformatio...
[2] Ministère des Solidarités et de la Santé. La Stratégie nationale de santé 2018-2022. http://solidarites-sante.gouv.fr/systeme-de-sante-et-medico-social/strat...