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Protéger les personnes âgées pendant et après la pandémie

Postée le 01/09/2021

À l’occasion de la Journée mondiale de sensibilisation à la maltraitance des personnes âgées le 15 juin dernier, les Nations unies sont revenues sur les enjeux mondiaux en la matière, en commençant par ceux directement liés à la crise sanitaire induite par la Covid-19.

L’organisation intergouvernementale rappelle ainsi sur son site internet que, bien que tous les groupes d’âge soient concernés par la maladie, les plus âgés courent un risque significativement plus élevé de mortalité et de maladie grave à la suite d’une infection par le virus, le taux de mortalité des plus de 80 ans étant cinq fois plus élevé que la moyenne mondiale, 66 % des personnes âgées de 70 ans et plus souffrant d’au moins une affection sous-jacente les exposant à un risque accru. Dans ce contexte, les aînés peuvent être confrontés à une discrimination fondée sur l’âge dans les décisions concernant les soins médicaux, le triage et la dispensation de thérapies vitales.

Avant la pandémie, près de la moitié des personnes âgées de certains pays en développement n’avaient déjà pas accès aux services de santé essentiels, rappellent les Nations unies. La Covid-19 a pu entraîner également une réduction des services essentiels non liés à l’infection, augmentant encore les risques pour les plus âgés, confrontés pour certains à des vulnérabilités supplémentaires en cette période, le virus ne menaçant pas seulement leur vie et leur sécurité, mais aussi leur vie sociale, leur accès aux services de santé, leurs emplois ou leurs retraites.

Le communiqué des Nations unies souligne qu’entre 2020 et 2030 le nombre de personnes âgées de 60 ans ou plus devrait augmenter de 38 %, passant de 1 milliard à 1,4 milliard et dépassant le nombre de jeunes dans le monde. Cette augmentation sera plus importante et plus rapide dans les pays en développement. L’organisation estime qu’une plus grande attention devrait être accordée aux défis spécifiques auxquels sont confrontées les personnes âgées, notamment en termes de droits de l’homme.

La maltraitance des anciens constitue un problème dans tous les pays mais est généralement sous-estimée à l’échelle mondiale. Les taux ou estimations de prévalence de telles agissements n’existent que dans certains pays développés, soulignent les Nations unies, allant de 1 à 10 % des sujets âgés. Bien que l’étendue des mauvais traitements envers les aînés soit inconnue, leur signification sociale et morale est évidente et exige une réponse globale à multiples facettes qui se concentre sur la protection de leurs droits.

Les approches en termes de définition, de détection et de traitement des abus envers les plus âgés doivent être placées dans un contexte culturel et considérées parallèlement aux facteurs de risque culturellement spécifiques. Par exemple, dans certaines sociétés traditionnelles, les veuves âgées sont soumises à des mariages forcés, tandis que dans d’autres, des femmes âgées isolées peuvent être accusées de sorcellerie. D’un point de vue sanitaire et social, à moins que les secteurs des soins de santé primaires et les services sociaux soient bien équipés pour identifier et traiter le problème, la maltraitance des personnes âgées continuera d’être sous-diagnostiquée et négligée, alerte enfin l’organisation intergouvernementale.

 

Nathalie Debertrand

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Pour en savoir plus : https://www.un.org/fr/observances/elder-abuse-awareness-day