Près de la moitié des hospitaliers moralement affaiblis par la crise

D’après un sondage de la société Ifop, mené fin juin 2021 pour la Mutuelle nationale des hospitaliers (MNH) [1], près de la moitié des professionnels exerçant à l’hôpital (46 %) considère que la crise de la Covid-19 a eu un impact négatif sur leur santé psychologique. Une proportion plus élevée que chez l’ensemble des actifs français, dont 32 % disent avoir été affaiblis moralement durant la pandémie.

La situation est à nuancer selon le poste occupé par les 3 718 professionnels de santé interrogés. Ainsi, si 46 % des actifs et 42 % des décideurs hospitaliers confient avoir été touchés par la crise sanitaire, ce pourcentage s’élève à 55 % pour les étudiants. Interrogés sur les troubles auxquels ils ont pu être confrontés depuis le début de la pandémie, neuf professionnels hospitaliers sur dix en citent au moins un, parmi lesquels reviennent le plus souvent le manque d’énergie, le stress ou la difficulté à trouver le sommeil.

Quel que soit leur poste, les hospitaliers apparaissent comme plus touchés que l’ensemble de la population :

• 93 % des étudiants et 85 % des actifs affirment avoir été confrontés au stress, contre 60 % des Français ;
• 89 % des étudiants et 84 % des actifs disent avoir subi de l’épuisement, contre 57 % des Français ;
• 88 % des étudiants et 85 % des actifs expliquent avoir ressenti un manque d’énergie, contre 65 % des Français ;
• 78 % des étudiants et 77 % des actifs répondent avoir fait face à l’anxiété, contre 52 % des Français.

Ces professionnels expliquent avoir puisé dans leurs ressources internes pour surmonter l’impact de la crise sur leur santé psychologique. Ainsi 68 % des actifs hospitaliers ont passé du temps avec leurs proches, 64 % ont profité de la nature et 62 % ont fait de l’exercice physique.

L’enquête révèle par ailleurs une préoccupation plus importante des hospitaliers concernant leur état de santé depuis la crise sanitaire : 42 % des étudiants, 47 % des actifs et 56 % des décideurs se disent plus soucieux qu’avant de leur santé psychologique, et 35 % des étudiants, 42 % des actifs et 41 % des décideurs de leur santé physique. Des résultats plus inquiétants que ceux des Français en général, chez qui 28 % des sondés se déclarent plus préoccupées par leur santé mentale ou physique depuis la pandémie.

Catherine Boisaubert

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[1] Ifop. Près de la moitié des hospitaliers en activité se dit affaiblie moralement par la crise. 15 juillet 2021. https://www.ifop.com/publication/pres-de-la-moitie-des-hospitaliers-en-a....