COVID-19 : dans l’attente du vaccin

Alors que le vaccin Pfizer-BioNTech va être mis sur le marché, les stratégies de vaccinations se mettent en place dans plusieurs pays, et des millions de doses sont déjà pré-commandées. 

Le vaccin Pfizer-BioNTech sous les feux des projecteurs 

Après que les fabricants aient publié leurs résultats par communiqués de presse le 18 novembre, et que la FDA ait donné sa propre synthèse détaillée des résultats, le vaccin développé par l’alliance américano-allemande Pfizer-BioNTech a de nouveau reçu beaucoup d’attention. Jeudi 10 décembre dernier, les résultats complets des essais cliniques du vaccin ont été publiés dans le New England Journal of Medicine, aux Etats-Unis, confirmant la forte efficacité du produit.

Selon la publication, les patients vaccinés avaient 95 % de risque en moins de contracter le Covid-19, et ce, peu importe leur âge, leur sexe, leur origine ethnique, leur poids ou la présence d’autres pathologies. S’il existe des effets indésirables classiques comme des douleurs autour du point d’injection dans le bras, de la fatigue et des maux de tête, aucun problème grave de sécurité n’a été relevé dans l’essai clinique, effectué sur 44 000 personnes.

La course aux vaccins

Ce nouveau coup de projecteur risque de confirmer une tendance observée par le New York Times. Plusieurs pays, notamment des pays occidentaux, ont déjà placé d’énormes commandes pour les différents vaccins qu’on espère être miraculeux. Avant même d’en connaître les résultats, bien des pays, également occidentaux et plus fortunés, ont précommandé des doses de vaccins, encore à l’essai. 

Par exemple, les États-Unis ont obtenu 100 millions de doses du vaccin Pfizer-BioNTech, avec la possibilité d'en acheter 500 millions de plus, et ont également réservé 200 millions de doses de celui de Moderna, avec une offre de 300 millions supplémentaires. Ils ont également pré-commandé 810 millions de doses à AstraZeneca, Johnson & Johnson, Novavax et Sanofi réunis ; les accords d'expansion pourraient porter ce chiffre à 1,5 milliard.

La Grande-Bretagne a réclamé 357 millions de doses à toutes ces sociétés, ainsi qu'à une petite société, Valneva, avec des options d'achat de 152 millions de doses supplémentaires.

L'Union européenne n’est pas en reste et a obtenu 1,3 milliard de la plupart de ces mêmes entreprises, ainsi que de la société allemande CureVac : l’UE peut donc disposer de 660 millions de doses supplémentaires si elle le souhaite.

Ces options, bien qu’une bonne nouvelle pour leurs populations, peuvent compromettre la capacité de nombreux pays moins riches à effectuer des achats en temps voulu.

En ce qui concerne le vaccin de Pfizer-BioNTech, les États-Unis et le Royaume-Unis restent prudents : les deux pays ont prévu de ne pas vacciner les personnes avec des réactions allergiques sévères et veulent voir les premières vaccinations. Albert Bourla, dirigeant de Pfizer, a assuré au cours d’une table ronde virtuelle à Genève, qu’ils n’avaient “pas rogné” sur la sûreté, malgré une mise sur le marché extrêmement rapide.

La stratégie de vaccination en France

En France c’est la Haute Autorité de santé (HAS) qui a présenté sa stratégie de vaccination pour lutter contre l'épidémie de Covid-19. Cette stratégie par étape et par ordre de priorité commence par la réservation des premières doses de vaccins disponibles en France pour les plus exposés au virus et les plus fragiles, par exemple personnes âgées en Ehpad ou autre établissement collectif.

Suivant cette stratégie, le Gouvernement a dévoilé son plan d’action en trois phases le 3 décembre 2020. La première débutera en janvier 2021 et concerne “les personnes âgées en Ehpad ainsi que les personnels qui travaillent dans ces établissements lorsqu'ils sont susceptibles de développer une forme grave de la maladie”. On compte environ un million de personnes dans cette situation.

Ensuite, la phase 2 qui commencera en février 2021, concerne près de 14 millions de personnes présentant un facteur de risque (par exemple âge ou maladie chronique) et certains professionnels de santé. Au fur et à mesure de l’arrivée des vaccins, d’autres populations un peu moins à risque seront concernées, par exemple par tranche d’âge, en vaccinant des personnes de plus de 75 ans, puis celles de plus de 65 ans, puis les plus de 50 ans...

Enfin la phase 3, à partir du printemps 2021, permettra à l'ensemble de la population d’accéder au vaccin, mais toujours avec des publics prioritaires comme les professionnels de secteurs essentiels, ou les personnes vulnérables et précaires.

La France ne manquera pas de doses de vaccin à priori, car même si le vaccin Pfizer-BioNTech nécessite 2 injections, le Premier ministre a annoncé que la France disposera potentiellement de 200 millions de doses. 

Claire Bléhaut

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Sources : 

https://www.lemonde.fr/international/article/2020/12/10/covid-19-le-vacc...

https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/12/15/covid-19-dans-le-monde...

https://www.has-sante.fr/jcms/p_3221237/fr/vaccins-covid-19-quelle-strat...

https://www.nytimes.com/2020/12/15/us/coronavirus-vaccine-doses-reserved...

https://www.vie-publique.fr/en-bref/277457-covid-19-la-strategie-de-vacc...

https://www.gouvernement.fr/info-coronavirus/vaccins 

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