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Covid-19, éthique et déontologie

Postée le 17/05/2020

La population des personnes âgées de plus de 70 ans constitue le public le plus vulnérable à l’épidémie de Covid-19. Les formes graves et sévères touchant plus particulièrement la population âgée.

Fin mars dernier, l’Académie nationale de médecine a publié un avis permettant aux médecins et aux soignants d’exercer leur mission en accord avec leur devoir d’humanité dans le cadre de l’épidémie dans les établis-sements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad).L’institution estime que « le sort d’une vie demande un instant de réflexion qui ne peut être le fait d’un seul ». Elle rappelle par ailleurs « qu’une décision médicale ne peut dépendre de la seule lecture de scores de prédiction dont l’application automatique serait inhumaine, voire arbitraire puisque variable en fonction de diverses spécialités. Les scores apportent un éclairage utile et nécessaire, mais qui ne saurait être exclusif ».

S’agissant de la décision de ne pas transférer dans un établissement de recours ou en réanimation, l’Académie nationale de médecine souligne « qu’elle doit être assortie des alternatives de soin et d’accompagnement, avec le soutien des équipes mobiles de gériatrie et de soins palliatifs et des acteurs associatifs ». De plus, « un temps d’accompagnement religieux ou spirituel doit être aménagé en cas de volonté exprimée par le patient ou ses proches. Un soutien psychologique par un professionnel peut s’avérer nécessaire, en complément de l’écoute empathique et des sentiments d’humanité que le médecin se doit de manifester auprès du patient et de ses proches ».

Le 31 mars, la Société française de gériatrie et gérontologie a mis en ligne une fiche de l’agence régionale de santé (ARS) concernant la stratégie de prise en charge des personnes âgées en établissement et à domicile dans le cadre de la gestion de l’épidémie. Il s’agit notamment de systématiser une organisation régionale dédiée, de mettre en place les mesures de protection renforcée au sein des établissements, d’organiser et de renforcer l’accès aux soins pour les aînés, de gérer les décès et les deuils, de renforcer les établissements médicaux et médico-sociaux en professionnels, de les accompagner dans leurs décisions, dans la prise en charge des patients Covid-19, des personnes âgées et de leurs familles.

Un accompagnement éthique des professionnels est évoqué. Selon l’ARS, comme pour tout autre patient, la décision collégiale d’admettre une personne âgée en réanimation ou de l’orienter vers des soins palliatifs tient compte de l’appréciation de la situation par les équipes médicales et engage des choix éthiques. Pour cette raison, les ARS doivent veiller à ce que les personnels des Ehpad puissent avoir connaissance des productions de sociétés savantes, du Comité consultatif national d’éthique et bénéficier de l’appui d’instances collégiales pour les accompagner et les conforter dans leurs décisions.

Pour Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’Organisation mondiale de la santé : « Nous ne sommes qu’au début du combat, nous devons rester calmes et unis, nous devons agir ensemble. »

 

Nathalie Debertrand

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Pour en savoir plus : www.academie-medecine.fr

https://sfgg.orgwww.who.int/fr

https://www.ccne-ethique.fr/sites/default/files/reponse_ccne_-_covid-19_...