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Chiffres clés des réanimations françaises en 2021, hors pandémie

Postée le 06/10/2021

Le Conseil national professionnel médecine intensive-réanimation (CNP-MIR) a dressé un état des lieux des services de réanimation en France en 2021. Il s’est appuyé sur une enquête menée auprès de 299 services – hors ajustement conjoncturels liés à la pandémie de Covid-19 et réanimations chirurgicales ou pédiatriques – représentant 4 337 lits, soit 85 % du parc français.

La majorité de ces services et de ces lits sont situés dans les établissements de santé du secteur public extra-universitaire (58 %). Treize pour cent fonctionnent avec une partie de leurs lits fermés. En dix ans, le CNP-MIR note une augmentation du nombre de patients pris en charge annuellement et une diminution de la durée de leur séjour, et ce, malgré une gravité inchangée de leur état de santé. La quasi-totalité de ces réanimations dispose d’une unité de surveillance continue adossée.

Quelque 2350 médecins-réanimateurs exercent dans ces services, soit 2 100 équivalents temps plein (ETP). Plus d’un service sur deux présente au moins un poste médical vacant, une proportion qui s’élève à trois sur quatre dans le secteur public extra-universitaire. On dénombre ainsi 329 ETP médicaux vacants en réanimation en 2021, un chiffre qui a doublé en dix ans. Près de la moitié des services extra-universitaires publics font appel à l’intérim médical.

Ce déficit de ressources humaines induit une surcharge de travail importante pour les praticiens qui sont, en moyenne, de garde de nuit tous les cinq jours et travaillent un week-end sur deux. Il convient d’ajouter à ce déficit démographique important le nombre de départs en retraite, estimé à 70 dans l’année à venir et à plus de 300 d’ici à cinq ans.

Pour le CNP-MIR, la féminisation de la profession, le développement de l’exercice de la réanimation à temps partiel, l’essor de la quantification du temps de travail en temps continu au cours des dix dernières années, tous objectivés dans l’enquête, amènent à anticiper des besoins croissants de formation de médecins-réanimateurs dans les années à venir. La disponibilité de terrains de stage de formation en réanimation est, selon les auteurs, insuffisamment exploitée, avec un potentiel de 300 terrains supplémentaires disponibles au niveau national chaque semestre.

L’augmentation rapide du nombre d’étudiants formés à la réanimation dans des proportions très significatives est, selon le CNP-MIR, « indispensable afin d’enrayer la dégradation autrement inéluctable de la situation démographique des réanimations françaises, dont les implications en termes de santé publique ne manqueront pas de se manifester, et ce, en dehors de toute crise sanitaire ». Les auteurs rappellent que la filière de formation de médecine intensive réanimation accueille actuellement moins de 1 % des étudiants entrant dans le troisième cycle des études médicales.

 

Catherine Boisaubert

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[1] Collège des enseignants de médecine intensive-réanimation. Démographie des réanimations françaises, enquête 2021 - État des lieux hors pandémie. 2021. http://www.ce-mir.fr/UserFiles/File/national/documents/divers/rapport-en....